Je ne sais pas vraiment ce que je fous là. Encore moins ce que je vais bien pouvoir y foutre toute la journée. Je marche, je marche, en boucle, dans les 4 rues du village. J'échoue dans un bistro avec vue sur la mer. Deux vieillards devant une bière. Une blague. Un verre de cette liqueur locale, une grosse bouteille dans laquelle marine des amandes, cannelle, herbes, muscade, et même des algues blanches. Je le descend en trois gorgées, je viens de réussir le test, ils me resservent et commencent à faire défiler sous mon nez des plats de poisson, soupe, poisson frit, grillé, galette de morue. des hommes arrivent au compte goutte. On parle toit percé. Main d'oeuvre fainéante. Indépendance. L'Angleterre continuerait à injecter de l'argent dans l'île, mais personne ne le sait. Ce sont les politiciens qui s'en mettent plein les poches. Le Martiniquais parle de ce qu'il connaît. Les Antilles françaises. Il ne comprend pas ces mouvements d'indépendance, cette colère. Regarde comme ils vivent, ils ont tout. Regarde ici, tu dois travailler pour avoir une maison, pour manger, et tu travailles, tu ne tends pas la main comme là-bas. Comprends pas cette revendication, ils ont la France en mère nourricière, et ils pleurent. Imbéciles. Je relance la question autrement. L'autre réplique. Parle de cette reine qui est toujours sur leur monnaie. De l'absence d'autonomie politique. Assujettissement à l'Angleterre comme aux États-Unis. J'essaie de tout comprendre, mais je perds la moitié. Il est fascinant, parle de Trinidad, des îles néerlandaises, de Cuba. Il est fou de Cuba. Grande île. Où l'on peut trouver quelque chose à manger de jour comme de nuit. Où l'activité culturelle explose. De vrais pays, pas comme ici.
Je m'enivre local jusqu'à la tombée de la nuit. Il faut sortir pour attraper le dernier bus. Avant qu'il fasse nuit noire et qu'il ne reste plus dans les rues que les infréquentables.
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