Dans l'oeuvre Island of an Island (1998-2001), l'artiste Melik Ohanian rend compte de l'émergence, au large de l'Islande, d'une terre volcanique accessible seulement à la communauté scientifique. Un film, une vue panoramique de l'île, est projeté sur trois écrans. Au sol, une fleur lumineuse s'évanouit et se recompose pour dessiner des frontières entre les visiteurs. Elle reproduit le tracé d'une espèce végétale apparue puis disparue sur l'île. Au plafond, cinq miroirs convexes refletent l'image de la fleur et du public. A l'entrée, un livre composé de photo, d'études, d'extraits de presse parus lors de l'éruption du volcan en 1963
"Par définition, toute île est un espace clos, encercleé, mais ici, elle se trouve constamment dépliée, démultipliée par la variété des angles d'approche et par les mises en abyme successives du dispositif prismatique. Si Surtsey, par son caractère unique de territoire vierge, se fait donc le lieu de toutes les projections possibles [...] et si inversement, alors qu'elle échappe à l'appropriation nationale, elle se voit interdite au public, Island of en Island nous la rend justement accessible par fragments, dans son décentrement même. face à l'idée d'une frontière qui distingue, sépare, délimite, l'artiste tente de recomposer le réel, d'en déplacer les contours et d'en faire résonner les accès, tout en soulignant la nature dissolue d'une telle reconfiguration. En ce sens, le non-lieu de Surtsey est l'emblématique 'nulle part' du travail d'Ohanian, celui qui lui permet de signifier toujours plus la relativité même du monde."
Nathalie delbard, "Ici, là-bas, nulle part,e ne même temps: le partage des esapces selon Melik Ohanian", Parachute 120,p. 50
C'est ce que je veux faire. Prendre un espace restreint et borné pour le regarder de tous les points de vue, plutôt que prendre le vaste monde pour parler de la globalisation.
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