mardi 7 avril 2009

Entre deux iles




Les aéroports sont devenus minuscules. Celui-là ressemble à une gare routière du Mexique, le passage des douanes en prime. Au-dessus des deux uniques comptoirs d'enregistrement, un tableau blanc informe des vols prévus dans la journée. On donne son sac, on paie les taxes, et on se retrouve dans une petite salle composée de trois rangées de chaises en plastique qui font face à la piste. Au-dessus des portes, une télé. Dans mon dos, un minuscule duty free qui ne vend que de l'alcool. Impossible même de trouver une bouteille d'eau. Deux urnes en bois coiffées de croix "you can make a difference. Give to St Vincent and Grenadines Red Cross. Le portrait d'un homme noir en costume qui se tient au dossier d'une chaise. Un panneau nous remercie de notre visite.

Nous décollons, atterissons 20 minutes plus tard à Ste-Lucie, attrapons notre sac à la sortie parmi la dizaine de sacs entassés dans la salle d'arrivée, passons les douanes. Découvrons un aéroport encore plus surprenant, si tant est que l'on prenne la peine de passer le portail et la barrière de taxis. Derrière une minuscule route d'où de futurs passagers arrivent à pied, sac sur le dos, la mer est là, avec une plage, et des lolos qui vous proposent l'assiette locale, riz-bananes-poisson, et un jus de goyave frais à l'ombre des parasols. C'est mieux qu'une salle d'attente climatisée pour attendre une correspondance.

Quelques heures plus tard, redécollage. Dans les îles, le décollage requiert une technique particulière. Les moteurs poussés à leur maximum avant même de faire avancer la machine. Car au bout d'une piste courte, c'est la mer. Il n'y a pas de rallonge possible.

Et c'est la Martinique, la fin des îles minuscules et des bateaux.

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