vendredi 17 avril 2009

Dans la lumiere du matin

Le matin. Une lumière parfaite pour des photos. Des brouettes se déchargent. Les étalages regorgent de marchandise. La viande crochetée au cadre de la fenêtre. Une odeur de mangue devant le stand de jus de fruits, qui deviendra plus chaude et plus fétide au fil des heures pour empester un fumier aigre à la tombée de la nuit. Sur le trottoir, une femme accroupie mange des batonnets fris de purée de jambon. Beaucoup avalent un sandwich au jambon. Du lard brûle sur la plaque. Une imprimerie fait tourner ses machines la porte ouverte. Les artisans ouvrent le rideau de leur boutique ou déplient leur étalage sur le trottoir. La citerne de Coke se vide dans des bouteilles recyclées. Les magasins de rationnement sont pris d'assaut. La file se poursuit jusqu'au coin de la rue. Personne ne soupire. Le temps passe. À la boulangerie qui est devenue un lieu de méditation quotidien, j'hallucine la diversité des patisseries, quand il ne reste à midi que les galettes de beurre, les pains sucrés et les éternels chaussons à la goyave. Je prends une tarte coco. Monte à l'étage. Un café. Il faudra que je parle du café cubain. Dans les boutiques d'État par contre, on ne se bouscule pas. Les touristes se frottent les yeux devant le petit-déjeuner servi dans leur casa particular. Ils sortiront plus tard. Passeront à côté de la lumière et de la vie cubaine qui tourne déjà à plein régime.







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