dimanche 28 décembre 2008

L'écrivain et le politologue. Fable

"Contribuer à changer la mentalité des humanités, abandonner le 'si tu n'es pas comme moi tu es mon ennemi, si tu n'es pas comme moi je suis autorisé à te combattre': c'est une des fonctions du poète, de l'artiste, que de contribuer à renverser cet ordre des choses. Ne plus s'en remettre seulement à l'humanisme, à la bonté, à la tolérance, qui sont fugitifs, mais entrer dans les mutations décisives de la pluralité consentie comme telle. Cela va prendre beaucoup de temps mais dans la relation mondiale aujourd'hui, c'est une des tâches les plus évidentes de la littérature, de la poésie, de l'art, que de contribuer peu à peu à faire admettre 'inconsciemment' aux humanités que l'autre n'est pas l'ennemi, que le différend ne m'érode pas, que si je change à son contact, ce la ne veut pas dire que je me dilue dans lui."
Edouard Glissant, Introdution à..., p. 43.

L'artiste agit en s'approchant de l'imaginaire du monde, une utopie que les politiciens n'osent même pas esquisser. Et cela est d'autant plus important dans une époque où les idéologies dominantes vacillent. Une place se libère. "Ce n'est pas là rêver le monde, c'est y entrer." dit Glissant

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