dimanche 28 décembre 2008

Du particularisme caraibéen à la théorie du divers

"Il est probable que la créolisation linguistique opère mieux sur des territoires exigus et bien délimités: des îles, organisées ou non en archipels (Caraibes, océan Indien, îles du Cap-Vert). En quelque sorte, des laboratoires. Ces hypothèses ne portent pas crédit de la créolisation française, comme on a voulu le croire ou me le faire supposer. [...]

C'est pour ces raisons que je pense que le terme de créolisation s'applique à la situation actuelle du monde, c'est-à-dire à la situation où une 'totalité-terre' enfin réalisée permet qu'à l'intérieur de cette totalité, les éléments culturels les plus éloignés et les plus hétérogènes puissent être mis en relation et que cela produit des résultats imprévisibles"
Edouard Glissant, Introduction à une poétique du divers, p. 19

Il avait dû fumer Glissant ce jour-là. Elle est òù la totalité-terre? Dans la logique de libre marché hérigée à l'échelle planétaire? Et la rencontre d'éléments hétérogènes? Dans le mur américano-mexicain? L'implantation de Maquiladoras qiu permet la rencontre des ingénieurs américains avec la main d'oeuvre bon marché mexicaine que les États-Unis exploitent? Dans ces nouveaux villages de riches hyper sécurisés et gardés par des vigiles pour être certain de ne pas rencontrer la misère? Dans l'écran d'ordinateur qui prétend nous mettre au contact de tout mais nous montre une image virtuelle et selectionnée, et nous enferme dans l'espace fermé de nos appartements?

Sans rapport: Le Quebec aussi se sent laboratoire de la postmodernité.

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