"Le masque, c’est l’essence de tous les arts, ajoute Gandalf. L’art, c’est la mise en scène par le faux-semblant, pour que les gens apprennent à voir a travers les exagérations. Sans masque, il n’y a pas non plus de personne. Les gens du commun se trompent quand ils pensent que le masque est un déguisement pour se cacher. Au contraire, c’est une sorte de dévoilement de la nature propre de celui qui se masque, pour mieux se montrer, mieux se découvrir.
Il y a une mode qui veut que les gens doivent se dépouiller de leurs apparences pour connaître leur nature profonde. Les psychiatres gagnent d’ailleurs beaucoup d’argent en diffusant ces sottises religieuses chez les bourgeois trop nerveux. Il faudrait pouvoir leur apprendre plutot le contraire, à se déguiser comme les personnages qu’ils désirent être, à se maquiller pour ressembler davantage à ce qu’ils sont dans leur vie quotidienne. Seulement alors ils comprendraient la valeur profonde de leur propre existence."
Sergio Kokis, Saltimbanques, Montréal, XYZ, 2000, p. 275-277
Le masque, ce n'est pas un appareil de camouflage. Ou plutôt si. Mais en camouflant, il révèle plus que n'importe quelle tentative d'introspection, ce qu'il y a à cacher. Penser au maquillage. Ne pas brouiller toutes les pistes. Relire L'art du maquillage.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire