vendredi 27 février 2009

Elle pleure


Nous voyons les potagers, des bananiers, des manguiers, des chutes d'eau, des écoles anglicanes, des églises. Après trois heures de marche en montagne, nous faisons demi tour. Ils ont dans les quarante ans. Londoniens d'origine indienne. Il est venu faire une conférence à l'école de médecine de Grenade. Et elle l'a suivi. Ils profitent de ce voyage pour voyager, au lieu de rester une semaine enfermés dans leur hotel. Je les avais déjà croisés dans un bus collectif.

Nous nous asseyons sur le bord de la route et mangeons ce qu'il nous reste. Presque rien. Surtout pour moi. Même plus d'eau. Elle se met à pleurer en se tenant le ventre. Des larmes de fatigue que je réconforte comme je peux. Il s'excuse de ne pas avoir écouté ses limites assez bien. Il attend qu'elle se calme. Ensuite, il la prend dans ses bras, lui dit comme il est fier d'elle, comme elle est forte, et je regarde ce couple les yeux mouillés. Leur amour discret mais que je sens d'une grande force. Ils se lèvent, elle met son voile, ils font leur prière à Allah chacun leur tour. Tout s'accélère après. Il me faut rebrousser chemin, prendre un bus, car j'ai le ventre vide et les jambes coton. Je m'excuse et leur répète 100 fois ma joie de ces heures partagées avant que le minibus m'avale. Le mail qu'il m'a épelé depuis le bord de la route ne marche pas.

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