jeudi 12 mars 2009

Les mains dans la terre









Ces grands haricots jaunes là, qui tombent des arbres, on s'en sert comme bougies, regarde la mèche, tu l'allumes, ça ne dure pas des heures, faut pas se leurrer, et les noires, rien à voir, tu les ouvres, tu vois, la pate marron, un puissant laxatif, en infusion, ici des noix de muscade, non le fruit ne se mange pas, en confiture parfois, avec beaucoup de sucre, la peau rouge par contre vaut cher, tu n'en as jamais vu?... Il nous fabrique des bracelets de fleur en quelques secondes, cueille des limes à ongle dans un arbuste, orne nos oreilles d'immenses fleurs roses et jaunes... Nous montre les fruits qu'on mange, des feuilles qui sentent l'ail et qu'on découpe met dans les sauces, et les arbres traitres, comme ces pommes appetissantes qui vous empoisonnent en quelques minutes, et des haricots sauvages qui vous brûlent au moindre contact. Tu savais toi qu'il fallait tuer le palmier pour bouffer son coeur? Dis comme ça, qu'elle enchaîne... Et cette plante là, sur la branche? Une mauvaise herbe, qu'elles me montrent. Laisse tomber la leçon, elles ignorent même la manière de ramasser les fruits, et que chacun est capricieux. Par contre elles poussent des aahhh d'extase devant le mimosa pudica... On dirait qu'on blesse un petit animal, lâche la grande recroquevillée sur la plante en position de défense. Et caresse une nouvelle branche qui se froisse à son tour. Attends doudou que je te montre comme il se fâche le mimosa quand on lui brûle les feuilles. Il avance une flamme sur cette plante sensible et nous crions toutes d'effroi. Pauvre plante qui se referme de douleur. Il leur faut des exemples bien gras, bien clairs pour comprendre que la nature est vivante. Et les voilà débordant d'empathie pour mon mimosa timide, alors qu'elles auraient marché dessus comme sur une mauvaise herbe si je ne les avais pas aretées.

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