Ce n'est pas vrai, les aéroports ne se ressemblent pas tous, et pendant que je tape ces quelques mots, je me demande pourquoi je n'ai pas pris de photos de l'aéroport de La Havane. Peut-être pour conjurer le sort des images perdues dans mon ordinateur.
Ici, pas de kiosques de journaux, pas de presse internationale, de magazines de mode, de déco, de voiture, de mots croisés. Des livres sur le Che. Des voyageurs qui jettent leur mégot par terre parce que fumer n'y est pas encore interdit. Un duty free qui ne vend que du rhum, du café et des cigares. Quelques chocolats. Du lait cubain. Des jus de fruit. Des pommes. Dans les aéroports des Antilles, il n'y a qu'un duty free et une cafeteria. Pas de surcharge. Ni de répétitions avec des magasins identiques qui se suivent de quelques mètres dans les allées qui nous mènent paître jusqu'à notre salle d'embarquement.
Des multiprises, des oreillers de voyage, des réveils, qui finissent par s'imposer indispensables tant on les voit chaque fois qu'on prend l'avion. Des chocolats qui se ressemblent tous mais remplissent les étagères qui entourent les caisses. Et surtout, une répétition de pages identiques et totalement inutiles sur les murs des librairies aéroportuaires. En feuilletant les magazines de mode dans l'aéroport de Toronto, je serai prise de nausée devant cette débauche de pages que l'on fait passer pour de l'information. Ils se déploient sur 5 étagères, pour rien, du comment s'habiller cet hiver, du quelle crème à 100 $ acheter, du Brad Pitt et Angelina Jolie. Du rien qui gaspille des feuilles, de l'encre, de l'argent, du temps, des heures que les passagers auraient pu employer autrement.
C'est la première fois que je vois l'excès qui nous entoure. Pour ce qu'il est. Ce n'est pas les caddies remplis dans les mégamarchés de banlieue le samedi, ce n'est pas Ikéa ou Mc Do. C'est nous, chacun de nos gestes, la seconde de réflexion qui précède la main qui saisit le paquet de chips, la lecture des news sur cinq sites différents chaque jour, les quatre jeans qui nous semblent insuffisants, l'impression de monotonie malgré la diversité, l'excès qui nous entoure.
Au fil des jours, ça va devenir une obsession. Cette monotonie dans un monde surchargé. Et chaque fois m'exclamer, "et dire qu'ils n'ont même pas de... là-bas!"
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