mardi 21 avril 2009

Projections

À la fin d'un voyage solitaire, on a hâte de rentrer. Puis soudainement, dans la salle d'embarquement, on reconnaît ses voisins, amis d'amis, discussions familières sur un match de hockey, ou phrase assassine sur les Cubains, sur l'hôtel, la pauvreté, le régime. "T'es pas très bronzée quand même".

Ce voyage a occupé les trois derniers mois de ma vie, réflexions, peurs, défis, dépenses, soucis. Le mettre derrière. Et maintenant quoi?

J'aimerais croire que le bonheur va me submerger. Que je vais réussir à aborder la vie autrement. Que le quotidien ne va pas me rendre paresseuse. Mais quelques secondes avant d'atterrir en piste, un vent de panique souffle. Je me rappelle le froid, l'ennui, la répétition... Et si tout ce qui m'a manqué ne va pas peser une plume face au poids de la routine?

Hier, en parcourant la biennale de La Havane, je faisais le lien entre cet espoir d'une vie meilleure qui détourne sans arrêt les Cubains de leur présent. Et ma propre confusion entre présent et futur, craint ou désiré. La journée avait été parfaite. Achats de souvenirs. Promenade avec mes hôtes. Restaurant. Expositions. Vernissages. Chaleur. Mais je ne l'avais réalisé qu'à la tombée de la nuit. Une fois la journée derrière moi.

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