vendredi 17 avril 2009

Aux vivants

"Ô maman... te perdre me révéla combien nous sommes fermés à ceux que nous aimons, comment nous sommes inaptes à nous rassasier d'eux, de leur présence, de leurs voix, de leur mémoire, comment jamais assez nous ne les embrassons... jamais assez.
Quand je la perdis, presque inconnue pour moi, je me raccrochais à la pauvre chair frippée de mon vieil Esternome... ô papa... il n'avait à m'offrir que l'ultime gambade de sa mémoire autour d'une volonté de conquérir l'En-ville. Ô Oiseau de Chair, abuse de ceux que tu aimes..."
Patrick Chamoiseau, Texaco, p. 249

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