samedi 18 avril 2009

Cacosmie


Odeur de pizza à dix pesos qui sort des fenêtres jusqu'à tard dans la nuit. Odeur des patisseries de la rue Obispo, et du café cubain qu'on peut boire au comptoir, en terrasse ou dans le salon des maisons dont on aura pris la peine de pousser la porte entrouverte. Odeur qui sort des casas particular à la tombée de la nuit quand les touristes rentrent de leurs excursions pour mettre les pieds sous la table. Odeur d'oramge et de goayve prêt des stands de jus. Rancis, confis à la find e la journée. L'odeur du savon bleu des Antilles qui impregne mon linge et lui rend sa couleur blanche au prix de quelques courbatures et de longues minutes à frotter. Et puis l'odeur qui s'échappe des énormes bennes remplies de restes qu'on déverse au sceau car même le sac plastique se récupère. Odeur de merde qui se soulève du sol quand il pleut et que les rues de la Havane deviennent boueuses. L'odeur des draps, urine, poussière, humidité, d'autres corps qui ont dormi là avant. L'odeur d'urine concentrée dans les toilettes qu'il faut vider au sceau d'eau. Celle du produit ménager dans les salles de bain d'hotel de luxe que je visite en clandestine...

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