mardi 21 avril 2009

Déclaration de vol dans un roman de Kafka

Ils se tiennent par la main dans les rues piétonnes et se retrouvent en fin de service dans le parc de la rue Mercaderes. Dans les voitures aux vitres fumées, ils braillent des chansons tristes, et se marrent. On va même prendre le luxe de perdre une bonne vingtaine de minutes à attendre une boite remplie de saucisses chaudes qu'une soeur, une mère, une fille devait être en train de cuisiner dans une des maisons attenantes à la rue. "Je suis super en retard", que je tente d'une voix timide.

C'est la démonstration d'un grand gaspillage de personnes et de temps. Deux journées pleines pour faire une déclaration de vol. Les flics se refilent le dossier. Me font répéter encore et encore la même histoire. On change de commisseriat. Quatre fois. Escortes répétées en voiture dont je perds totalement le sens. Chaque bureau à ouvrir, clé à trouver, papier à remplir est à l'origine d'épreuves de force. Je finis par une crise de nerf. Cris et larmes. Menaces. On dirait qu'il fallait ça pour remettre la chaîne dans le pédalier et que ça roule enfin.

Deux jours plus tard, et quelques cris supplémentaires, je sors du commisseriat avec un papier de 10 cm sur 4 cm qui officialise le vol de mon ordinateur. En tête, le souvenir de cette flic qui me pousse dans son bureau et me demande d'attendre. Une excuse pour sortir rouge à lèvre et poudre, refaire son maquillage derrière la porte, le visage collé sur son miroir, à l'abri du regard de son supérieur.

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