Fort-de-France ressemble à une petite ville française du sud. Un quartier touristique. Des hommes accoudés au comptoir d'un PMU et des boulangeries tous les 100 mètres. Une vie chère. La vie citadine, indifférente aux passants.
Le taxi m'annonce que la greve est finie. Qu'il était contre. Ils ont obtenu une augmentation de 200 E. Moi, j'en ai perdu 500. "Mais c'est toujours la même chose, qu'il me dit, Békés ou syndicats, ils gouvernent en monarques. On reste les nègres de la bourgeoisie, qu'elle soit blanche ou noire". Les autres à l'hôtel diront pareil, pas les gens dans la rue. Les békés disent "Quand je vois des enfants nés de noirs et de blancs, ce n'est pas bien... je trouve pas ça bien, nous on voulait préserver la race". Les syndicalistes disent " Nous sommes des guadeloupéens d'origine africaine" et encore "Nous ne laisserons pas une bande de békés rétablir l'esclavage". Les manifestants: "Eux y sont armés, nous on n'est pas armés." En poussant les CRS. "Eux y sont armés, nous..." Les CRS reculent.
Dans les rues, les bus ne circulent pas. Les magasins rouvrent au compte goutte. Deux camarades débarquent devant une boutique, donnent des gros coups dans la porte et lui ordonnent de fermer,puis se marrent. C'est ainsi qu'on exorcise les peurs et les colères des jours passés, en s'appropriant les scènes dont on a été victimes.
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