Le bonheur, ça tient à peu de choses en voyages. Une longue marche au soleil. Deux mails amis sur sa boite. Une brasse sur un toit d'hôtel. Et une petite boite de carton remplie de riz frit aux fèves, avec une cuisse de poulet grasse et une tranche de racine qu'on a payé moins d'un dollar, après avoir résisté aux sollicitations de tous les jineteros devant les restaurants. On s'assied sur un banc de parc, on arrache un petit rectangle de carton dans le coin de la boite qui nous permettra d'en pelletter le contenu.
La nourriture a toujours une saveur particulière en voyage. Parce qu'on la cherche longtemps. Parce qu'on mange par besoin aussi. Elle a le goût du nécessaire. Alors qu'elle est toujours un peu superflue au quotidien. Et puis elle prend la saveur d'interdit des mets qu'on mange sans couverts. Comme les tamales que nous partagions dans le marché de Merida. Les tagines kefta aux oeufs cuisinées par cette femme dont j'ai oublié le nom que nous attrapions entre deux morceaux de pain imbibés de sauce. Les boulettes de couscous roulées dans la paume de la main. dans un salon de Casablanca.
Ma cuisse de poulet grasse au riz noir aurait un autre goût dans une assiette en porcelaine, assise dans ma cuisine sur Parc. Un goût pauvre. Une perte de temps entre deux tâches. Il y aurait sûrement un livre ouvert. Une machine qui tourne. Ici, c'est un moment de bonheur. Le ventre rempli d'autosatisfaction et de bien-être. Souvent, pour rien, un sourire, une bonne affaire, un échange réussi, une arnaque débusquée, je déborde d'une joie lumineuse qui nécessiterait des semaines d'effort à Montréal. Même histoire pour la tristesse ou la peur. Dans un moment de fatigue, je peux éclater en sanglots parce qu'un bateau a été annulé ou qu'un homme vient de me toucher l'épaule.
La nourriture a toujours une saveur particulière en voyage. Parce qu'on la cherche longtemps. Parce qu'on mange par besoin aussi. Elle a le goût du nécessaire. Alors qu'elle est toujours un peu superflue au quotidien. Et puis elle prend la saveur d'interdit des mets qu'on mange sans couverts. Comme les tamales que nous partagions dans le marché de Merida. Les tagines kefta aux oeufs cuisinées par cette femme dont j'ai oublié le nom que nous attrapions entre deux morceaux de pain imbibés de sauce. Les boulettes de couscous roulées dans la paume de la main. dans un salon de Casablanca.
Ma cuisse de poulet grasse au riz noir aurait un autre goût dans une assiette en porcelaine, assise dans ma cuisine sur Parc. Un goût pauvre. Une perte de temps entre deux tâches. Il y aurait sûrement un livre ouvert. Une machine qui tourne. Ici, c'est un moment de bonheur. Le ventre rempli d'autosatisfaction et de bien-être. Souvent, pour rien, un sourire, une bonne affaire, un échange réussi, une arnaque débusquée, je déborde d'une joie lumineuse qui nécessiterait des semaines d'effort à Montréal. Même histoire pour la tristesse ou la peur. Dans un moment de fatigue, je peux éclater en sanglots parce qu'un bateau a été annulé ou qu'un homme vient de me toucher l'épaule.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire