LEMONDE.FR avec AFP 12.05.09 14h03
Les petits Etats insulaires, comme les Seychelles ou la Grenade, ont exhorté mardi 12 mai les pays industrialisés à lutter plus efficacement contre le réchauffement climatique qui, en provoquant une montée du niveau des océans, menace leur existence et pourrait provoquer l'exode de millions d'habitants.
En marge de la Conférence mondiale sur les océans organisée cette semaine à Manado, en Indonésie, l'Alliance des petits Etats insulaires a regretté d'être oubliée dans les négociations sur le changement climatique, quelques mois avant le sommet du climat de Copenhague en décembre. Or "l'afflux de 'réfugiés climatiques' aura des conséquences bien plus importantes sur l'économie et la sécurité mondiale que les guerres", a estimé Rolph Payet, conseiller du président des Seychelles. Ce petit Etat au large des côtes africaines fait partie, avec plusieurs autres îles du Pacifique ou de l'océan Indien comme les Maldives, des pays les plus menacés par la montée du niveau de la mer dans les prochaines décennies.
150 MILLIONS DE DÉPLACÉS D'ICI À 2050
Le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) a misé en 2007 sur une hausse de 59 cm au maximum du niveau de la mer d'ici à 2100 en ne prenant en compte que l'expansion naturelle du volume des eaux océaniques due à leur réchauffement, sans intégrer la fonte des glaces de l'Antarctique et du Groenland. Un tel phénomène pourrait entraîner le "déplacement" d'ici à 2050 de 150 millions de personnes des îles mais aussi des régions et villes situées sur les côtes ou dans les deltas, selon ses prévisions. Certains experts estiment que la montée du niveau des mers pourrait être plus importante que ne le prévoit le GIEC.
L'Alliance des petits Etats insulaires réclame une réduction de 85 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050, un chiffre supérieur aux engagements annoncés jusqu'à présent par les principaux pays émetteurs. "Nous ne voulons pas que de nouvelles calamités affectent les pays de l'hémisphère sud", a résumé la représentante de l'île de Grenade, Dessima Williams.
La Conférence mondiale sur les océans de Manado réunit quelque 1 500 participants (représentants de 70 Etats, de l'ONU, des ONG et des médias) jusqu'à vendredi.
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