mercredi 22 avril 2009

Ce que je ne voulais pas faire, et n'aurais pu

Entre octobre 2007 et septembre 2008, le journaliste photographe Gil Thériault a visité 52 îles un peu partout sur la planète. Prise de curiosité, d'admiration, de jalousie en découvrant ce projet, je vais jeter un oeil critique sur le site qui héberge encore son itinéraire. Ses premières îles sont celles de mon voyage. Grenade, St-Vincent, Martinique. Comme moi, son erreur a été de croire qu'un petit territoire s'encercle en peu de temps. Et le voilà coincé dans des mots clichés de n'être resté qu'une semaine sur chacune de ces terres où les habitants s'ouvrent au compte-goutte, et qu'il faut prendre le temps qui s'impose quand le silence domine. J'ai lu son texte sur Grenade: Distillerie, cascades, épices et Fish Friday, il n'a pas mieux fait que les croisiéristes en deux jours, c'est dur à avaler. Sur St-Vincent, il survole en une ligne et autant d'erreurs les petites îles qui constituent l'archipel des Grenadines, et concut sur les allures tiers-mondiste du coin.

Je ne prétends pas avoir fait mieux, je ne voulais surtout pas tomber dans le guide de voyage, et le mec s'est tapé un voyage du tonnerre. Mais dans une entrevue, il déclare cette petite phrase qui me plait bien, et qu'il aurait mieux fait de ne pas perdre de vue. Les petites îles sont des espaces physiques auxquels on appartient. Elles ont cette particularité d'être des destinations de voyage, non des îles de passage. Alors que les grands espaces, on peut les traverser simplement pour aller ailleurs. Trop d'îles, trop pris par son projet global pour réussir à appartenir à ces petites terres qu'il n'a pas vu autrement que par les yeux du guide local habitué à servir la même île, celle qui plait à l'aventurier en col blanc.

Au passage, ça confirme la qualité du diffuseur sur lequel étaient diffusées chaque semaine ses chroniques. Les photos mériteront sûrement un livre...

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