"Pendant 20 ans, il n'avait pensé qu'à son retour. Mais une fois rentré, il comprit, étonné, que sa vie, l'essence de sa vie, son centre, son trésor, se trouvait hors d'Ithaque, dans les 20 ans de son errance. et ce trésor, il l'avait perdu et n'aurait pu le retrouver qu'en racontant." Kundera, L'ignorance.
Ça me fait penser à la chute de La plaisanterie, quand le héros rate de façon grotesque et dramatique la vengeance qu'il préparait depuis 20 ans, vivant depuis l'événement dans l'aigreur du souvenir alors que son tortionnaire, il le découvre comme un claque, a tout oublié du drame. Kundera est un habitué de l'exil et de l'attente. Des renversements carnavalesques aussi.
C'est le premier livre que je vais emporter avec moi. Il m'attend depuis des mois sur le coin de mon étagère et je sens qu'il se mariera bien à mon état d'esprit. Puis il me faut des livres de poche, sans valeur financière ni sentimentale, car je dois pouvoir les abandonner ou les troquer contre d'autres. Trois maximum. Si on compte les guides de voyage et les manuels de langue, il faut peut-être réduire à 2. Ahhh, deux livres pour trois mois. Inimaginable.
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