Dans les librairies, je disais, pas de Guttierez et son Havana porno-negro. Pas de Zoe Valdes. Pas même de Sardui et son baroque irrationnel. Pas d'Eduardo Manet. Pas de Guillermo Cabrera Infante. Évidemment, absence totale de Guillermo Arenas. Les livres ne coutent rien, mais à quoi bon acheter toujours les mêmes.
Il paraitrait qu'existent désormais des bibliothèques dissidentes, qu'on nomme Bibliothèques Indépendantes, où des milliers de volumes sont mis à la disposition de tous, qu'on peut y emprunter n’importe quel genre de livres, malgré le harcèlement et la répression de l’Etat.
Il paraitrait aussi que ces "bibliothèques indépendantes" sont une manoeuvre politique des États-Unis pour donner l'illusion de l'existence d'une opposition croissante au gouvernement cubain. Parmi les ouvrages disponibles se trouveraient "les rapports rédigés par le Département d'Etat étasunien portant sur la question des violations des droits de l'homme à Cuba, des discours du président Bush ainsi que des écrits traitant du fonctionnement de la société étasunienne. Les journaux The Miami Herald et El Nuevo Herald de Miami, considérablement influencés par l'extrême droite cubaine en exil, ont également été fournis aux « bibliothécaires », ainsi que la littérature produite par la composante fascisante de Floride".
C'est l'histoire de la parole dès qu'elle concerne Cuba. Des mensonges, propagande ou amplification pour condamner, attirer la sympathie, il faut tout prendre et tout mélanger, sans chercher une vérité. Il y a des expériences. Il y a ce photographe qui se trompe quand il pense, mais qui souffre pour de vrai. Je le cultive en silence. Au fil des jours, il se densifie. Il va remplir des pages... au présent.
En attendant, lire d'autres paroles, officielles ou pas. Comme cet article puisqu'il attire l'attention sur des paradoxes. Des bibliothèques indépendantes à Cuba ? "A Cuba, dit-il, près de 400 bibliothèques publiques prêtent des services totalement gratuits, sans compter celles qui se trouvent dans quasiment toutes les universités et écoles. Avant la Révolution, il n'y en avait que 32. [...] Aucune nation du Tiers-monde n'a créé autant de bibliothèques publiques que Cuba. Le taux d'analphabétisme pour l'Amérique latine est de 11,7% et de 0,2% pour Cuba. [...] Juan Cassassus du Latin American Laboratory for Evaluation and Quality of Education de l'UNESCO note que « l'éducation a été la priorité de haut rang à Cuba depuis 40 ans. C'est une véritable société d'éducation ».
Cuba a-t-elle vraiment besoin de « bibliothèques indépendantes », ou sont-elles simplement des rideaux de fumée occultant des intentions plus sombres ? M. Nelson Valdés, professeur de sociologie à l'Université de New Mexico questionnait également la validité de ces associations : « Pourquoi un tel intérêt à défendre le droit à la lecture de onze millions de personnes qui sont presque à 100% alphabétisées, alors que le nombre de gens qui sont illettrés aux Etats-Unis est trois fois supérieur au nombre de Cubains vivant sur l'Ile ? ». Effectivement, plus de trente millions d'Etasuniens ne savent ni lire ni écrire. « Après tout, l'illettrisme est la plus importante expression de la censure » remarquait-il.
A lire sur cette page: http://vdedaj.club.fr/cuba/mythe_bibliotheques_independantes.html
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