Ce pourrait être l'histoire d'attentes. Dans des aéroports insulaires, on peut tremper ses pieds dans l'eau avant d'enregistrer ses bagages. On peut parler de son projet d'écotourisme au voisin de siège. Ou de gros complexe hôtelier dans une partie encore sauvage de l'île. On peut désespérément chercher quelque chose à manger qui ne soit pas emballé sous plastique, on peut acheter les souvenirs qu'on n'a pas eu le temps d'acheter ou tenter d'écouler ce qu'il nous reste de la monnaie locale. On peut arriver avec deux heures d'avance, ou courir en tirant une valise qui n'arrête pas de se renverser ventre à l'air. On peut être en transit. On peut attendre un avion qui est en retard. Être trop angoissé pour faire quoi que ce soit. Avoir envie de partir, ou ne pas avoir envie de rentrer. Être accompagné. Aller fumer toutes les cinq minutes une clope dehors. Ou s'en donner à coeur joie à fumer un cigare dans l'aéroport juste parce que c'est permis. On peut-être malade. être rejoint au dernier moment par un ami hésitant. On peut aller chez le coiffeur ou se faire cirer les pompes. Lire le journal.
On peut disséminer de petits livres dans la librairie de l'aéroport et sur les bancs de la salle d'embarquement, et sur une chaise de la cafétaria, et dans le duty free. On peut appeler chez soi. Écrire ses cartes postales. Acheter son billet au guichet. Lire un roman de gare. Aller sur internet. Se faire arrêter. Prendre l'avion pour la première fois. Se répéter en boucle "vendredi 13, vendredi 13, vendredi 13" parce que c'est la date d'aujourd'hui et que, vraiment, pour prendre un avion, c'est pas l'idéal. Et se demander d'où elle peut bien venir cette superstition. Écouter d'un air distrait les discussions alentour.
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